RayXamber

 

J’ai déjà vu une interview de RayXamBer qui date de 2002, en pleine période du ST mag nouvel génération, il était très investie dans les fanzines (que vous pouvez maintenant les téléchargez ici : https://cotegamers.com/shop/fr/). Les années passent, que devient notre ami RayXamber aujourd’hui ?

 

 -Bien le bonjour RayXambeR, est il possible de te presenter et nous dire comment as tu découvert et plongé dans le monde merveilleux de l’informatique et du jeu vidéo ?


Me présenter sera rapide je pense, le reste ce sera plus long ! J’ai un cursus plutôt scientifique, et technologique aussi, mais j’aime aussi beaucoup écrire, notamment à propos de l’une de mes passions, le jeu vidéo, en commençant avec Revival qu’on abordera plus loin dans l’interview.
Par suite j’ai intégré Les Puces Informatiques (et je participe toujours au Virus Info). Depuis longtemps je participe au mook de Pix’n Love (depuis le numéro 2), j’ai participé à quelques numéros de Player Spirit également et depuis plusieurs années, je collabore avec la maison d’édition Côté Gamers. J’adhère totalement à la philosophie et l’objectif de documenter le jeu vidéo, TOUT le jeu vidéo. Je donne mon maximum et j’essaie d’apporter ma sensibilité à ce beau projet qui est clairement d’intérêt public et de longue haleine !

J’aime la musique de manière assez large même si je suis plus orienté rock au sens large : pour moi ça va du punk en passant par la new wave, le rock progressif, le metal, l’indie rock, l’electro, etc. Je joue et compose à mes heures perdues. Après j’ai d’autres facettes mais on va pas tout dévoiler non plus ! ;)
En fait avec « l’âge », je me rends compte que je suis plutôt quelqu’un de créatif, qui aime faire des choses. C’est peut-être même un besoin (il faudrait que je passe sur le divan pour le savoir !), celui d’être toujours actif, d’avoir pas mal d’idées, d’en concrétiser certaines, de découvrir, d’apprendre, d’aider.

J’ai attrapé le virus du jeu vidéo avec l’achat de la première télé couleur familiale à laquelle mes parents ont eu la belle idée de lui adjoindre une Mattel Intellivision. J’ai tout de suite été passionné par ces jeux, par l’interactivité, les possibilités offertes, etc. Je garde un amour inconditionnel pour cette console fortement sous-estimée et pourtant capable de choses grandioses techniquement (première 16 bits de l’histoire !). L’autre « claque », c’est la NEC PC Engine qui me l’a donnée. Une console mythique, avec des jeux fabuleux. J’aime toutes les consoles au sens très large du terme mais je conserve un faible pour la petite NEC.
Du côté de l’informatique, même si j’aime bien les ordinateurs je les ai toujours plus utilisés comme des machines de jeux … jusqu’à mes Ataris qui m’ont fait découvrir de nombreux autres aspects. Pour l’anecdote, j’ai du « abandonner » mon ST pour passer sur PC dans les années 1990, pour les études mais au bout de quelques années, je n’en pouvais plus du DOS et de Windows (mémoire haute, mémoire paginée, etc. un vrai bazar pour faire tourner des jeux !) alors j’ai acheté un Falcon d’occasion, non sans avoir revendu mon PC préalablement (un 486 DX 33 de mémoire) !
Puis fin du siècle dernier, j’ai fini par acheter un Mac G4 (avec Mac OS 9, le X n’existait pas encore). J’ai apprécié la machine par rapport au PC mais ce n’était pas encore vraiment l’idéal (l’OS plantait relativement souvent, enfin, par rapport à un Atari !). Mais je dois dire que Mac OS X a vraiment constituer un changement agréable et longtemps j’ai apprécié les Mac pour ça. Je les apprécie toujours bien sûr mais moins qu’à une époque disons. Apple a ses travers, et un peu fataliste, je me dis que ça se passe forcément comme ça dès qu’un constructeur devient trop hégémonique.
J’utilise toujours un Mac comme ordi principal mais j’utilise aussi des PC au travail et un vieux sous XP chez moi. Et même maintenant un Raspberry qu’il me faut découvrir plus en détails car c’est un tout autre univers pour moi.
Surtout que je n’aime absolument pas « coder », programmer. C’est quelque chose qui m’est fastidieux, pénible et que je juge à l’opposé de la créativité dont je parlais tout à l’heure. Mais je sais que j’ai tort et je le constate lorsqu’on s’intéresse à ça de plus près : des optimisations, des prouesses réalisées par certains développeurs m’impressionnent et j’ai beaucoup de respect pour ça. Mais faut juste pas me demander de le faire ! Du côté informatique, j’ai connu l’Apple II de mon père puis ai eu un CPC puis un ST et suis devenu « atariste » pour de longues années ensuite et conserve toujours un faible pour cet univers attachant.


-tu as eu un mega st1 et un falcon pour réaliser tes fanzines, as tu toujours ton falcon ? Quels étaient les logiciels que tu utilisais dessus ?

 
Oui j’ai toujours mes machines Atari. J’utilisais la plupart du temps Calamus SL même si j’étais loin d’en exploiter les capacités ! J’ai aussi utilisé parfois Papyrus Gold. Je faisais cela sur Falcon mais pendant une période sur Hadès aussi (machine revendue depuis, trop de pépins fonctionnels).
J’ai supporté l’Atari en lançant le fanzine AtTOS qui deviendra ST Magazine nouvelle génération par la suite. Il s’est arrêté faute d’actualité suffisante et de participants mais l’aventure a été belle et passionnante. Nous avons placé récemment tous les numéros numérisés en ligne sur le site de Côté Gamers (cotegamers.com)


-comment est né Revival ?

 
C’est né d’un constat simple. Déjà les revues qui paraissaient en kiosque (joystick, joypad, consoles +, etc.) étaient loin de couvrir toute l’actualité du jeu vidéo. Beaucoup de jeux PC Engine, Lynx et autres n’avaient pas toujours droit au chapitre dans les pages de ces magazines. Ce qui était frustrant lorsqu’on possédait ces machines et qu’on savait pertinemment que des jeux étaient passés sous silence. Je comprends que la plupart des joueurs n’aient pas dressé ce constat à cette époque mais lorsqu’on avait déjà un oeil assez ouvert sur le jeu vidéo, on voyait bien le traitement très inégal des choses mais surtout l’absence de couverture d’un bon paquet de jeux. Ca me paraissait très injuste, déloyal même.
Lorsque j’ai commencé à avoir accès à Internet (vers 1996/1997) j’ai découvert que des nouveaux jeux étaient développés sur des consoles « mortes ». J’ai d’abord cru à un canular mais tout semblait bien réel (et à cette époque il y avait bien moins de fake news !). Et, en plus, les gens faisaient l’effort de les éditer sur cartouche ! Sur Vectrex, un certain John Dondzila avait créé plusieurs jeux et bidouillaient des cartouches Intellivision pour mettre son programme dessus. De mémoire, à la vente ce n’était pas très cher, 15 dollars environ. Et comme j’étais toujours intéressé par le jeu vidéo au sens large du terme (je jouais encore bcp à la PC Engine et même la Master System en pleine période PlayStation !) et que j’avais conservé ma Vectrex achetée d’occasion à un copain dans le milieu des année 1980, je me suis dit que ça pouvait être marrant de se procurer ces jeux. Sans trop y croire j’envoie des vrais dollars sous enveloppe direction les Etats-Unis, en pensant bien que ça n’arriverait sans doute jamais. Mais deux mois plus tard, j’ai reçu un colis et les jeux dedans ! Miracle. Fébrilement j’ai mis la console en route et ai découvert des nouveaux jeux sur une machine enterrée depuis près de 15 ans !
De là est née une grande passion pour ces nouveaux faiseurs de jeux mais j’ai immédiatement eu la volonté d’informer à ce sujet, de rendre visible ces productions amateurs au bon sens du terme.
Ainsi est né Revival qui, au départ, parlait de ces nouveaux jeux mais traitait surtout de sujets « retro », de jeux du passé pour, rapidement, basculer en 100% homebrew avec une actualité débordante. Si le fanzine n’existe plus, « arrêté » au numéro 53, il s’est réincarné en « Revival Gamers » de manière ‘pro’ avec l’aide de Côté Gamers pour la mise en page, l’édition et un nombre de pages ahurissant désormais (350 pages !). Deux numéros sont déjà sortis et le 3è est en préparation. Je suis toujours aux manettes ainsi qu’à une grande partie du rédactionnel, bien aidé cependant par divers acolytes, principalement Jeffrey et Strider que je salue chaleureusement au passage tant ils sont remarquables par leur fiabilité et leur sympathie.

Quand je vois ce qu’est devenu le jeu vidéo homebrew (qui ne s’appelait pas encore ainsi à cette époque. Les américains parlaient de « classic gaming »), je me dis que ce n’était pas qu’un épiphénomène passager. Cela a perduré et, désormais, on peut quasiment parler sur certaines consoles prisées de nouvelle vie avec des productions qualitatives et nombreuses.
Bien sûr, de cette période pionnière je garde un souvenir incroyable car c’était vraiment la faisabilité qui était cherchée et pas « faire de l’argent » comme moteur principal. Je ne dis pas que c’est ainsi désormais mais il y a une tendance qui n’est pas appréciable et qui malheureusement est inhérente à tout « marché ». Cependant il demeure toujours un bel état d’esprit d’entraide et la passion n’a pas disparue, fort heureusement. C’est aussi la possibilité de jouer à des genres de jeux qui ne sont presque plus développés sur les machines next gen. Je pense qu’on peut faire l’analogie avec le cinéma. Un « vieux » film peut rester apprécié malgré une réalisation un peu datée, un film mythique sera toujours plébiscité, voire même fera l’objet de remakes. Il y a des jeux qui vieillissent mieux que d’autres c’est certain, les premiers jeux 3D font peine à voir aujourd’hui, ce qui n’est pas forcément le cas d’un jeu 2D même plus ancien.


-Pendant la période Revival il y a eu Attos et ST mag nouvelle génération, pourquoi la suite d’ST mag ? Et il y a un certain Mr Maupeou qui vous à aidé ? 

 
Non mais Godefroy lisait AtTOS et à un moment donné s’est dit que ça serait bien que le nom ST Mag perdure et que AtTOS était tout désigné pour prendre la relève. J’ai rajouté « nouvelle génération » derrière pour le différencier du ST Mag La Terre du Milieu. C’est tout. Mais il n’y a pas participé en termes de rédactionnel.


-maintenant nous sommes en 2021, il y a peut etre moins de gros fans d’atari qu’il y a 10 ou 15 ans, mais avec l’apparition des réseaux sociaux il y a beaucoup de groupes privés sur atari dont de petits nouveaux qui réapparaissent, que penses tu du petit monde d’atari aujourd’hui ?

 
Il y a carrément moins de fans d’Atari qu’il y a 15/20 ans et un certain nombre de « nouveaux » arrivants sont plutôt des collectionneurs : il n’y a qu’à voir flamber le prix d’un Falcon aujourd’hui, c’est n’importe quoi. Donc la frange d’utilisateurs actifs s’est fortement réduite. Bien sûr il y a toujours de l’activité, des démos, un peu de développements soft ou hard mais ça reste quand même assez faible. L’Amiga me semble plus en forme et a connu des évolutions plus fortes aussi avec des processeurs plus récents que ceux utilisés sur Atari (au mieux un 68060).
Mais il demeure toujours plaisant de se « balader » dans cet univers que j’aime toujours autant.


-si tu suis l’activité, que penses tu d’Atari (nouvelle génération?) de Fréderic Chesnais avec la nouvelle console VCS et les hotels ?

 
Les hôtels j’ai pas suivi je dois avouer. Par contre la VCS oui j’ai vu ça mais de loin. Je n’en pense pas grand chose en fait à part que je trouve que ces machines n’ont plus d’âme mais c’est le cas pour certaines machines next gen qui sont finalement que des gros ordinateurs. La VCS c’est un PC en quelque sorte. On ne peut pas dire que sa conception, ses entrailles fassent preuve d’innovation ou soit très singulières. Peut-être que sur le logiciel, l’OS, les possibilités, la VCS pourra se démarquer mais son prix ne me semble pas propice à une longévité rassurante pour la machine. Disons que ça ne m’attire pas. Je suis plus enclin à acquérir la future Amico de Intellivision qui me paraît plus cohérente dans son approche. La console VCS reprend un nom illustre mais n’a vraiment plus rien à voir. Et c’est dommage pour la filiation.


-merci beaucoup pour cette entretien, un dernier mot ? Des projets ? 

 
Des projets ? Oh oui, plein, à tel point qu’il me faudrait des journées de 72h et plusieurs vies ! Il faut en tous cas être opiniâtre, ne pas se reposer et remettre le coeur à l’ouvrage dès que possible pour les mener à terme. Mais c’est aussi ce qui est intéressant et palpitant :)
Ca concerne aussi bien des participations ou l’écriture de livres complets, des participations diverses, des projets musicaux, de la conception aussi (nouvelle manette, etc.). Bref, pas de quoi s’ennuyer et c’est tant mieux !

 


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