François LE COAT

 

François est un des premiers (François 1er :-) ) à utiliser l’internet des années 90’s pour nous faire découvrir son logiciel Eureka ainsi que de nombreux liens de la marque .

Le temps passe mais la passion de François est toujours grandissante comme l’on peut lire dans cette interview.



- Salut François, comment vas-tu ? Comme à l’accoutumée, qui es-tu ?
Que fais-tu ? Et surtout raconte nous comment tu as découvert

l'informatique, surtout le monde Atari ?


Je suis François Le Coat, né en décembre 66 à Paris. J'ai donc tout
juste 55 ans, et je suis ingénieur en électronique/informatique au
CNRS (recherche scientifique) à l'Université Paris-Saclay, dans la
banlieue sud-ouest.

J'ai découvert l'informatique en 81, avec l'ordinateur Sinclair ZX 81,
avec lequel j'apprenais le Basic, et le langage machine Z80, par moi-
même, pour les jeux. J'adorais l'arcade (Pac-Man, Joust, Bagnard, Dig-
dug ...), et j'ai rencontré en 86 des étudiants fans de l'ATARI ST,
et le magazine ST-Mag, qui m'ont incité à acquérir un 1040 STf,
avec une imprimante NEC. Nous apprenions à utiliser les processeurs
(8085, 68000), le langage C, et les systèmes Unix, avec des ordinateurs
en réseau (LAN). C'était antérieur à Internet, l'unification des
réseaux ... L'usage des ordinateurs n'était pas très développé.

Sur mon ZX, à part le jeu vidéo, j'avais commencé à écrire un grapheur,
qui a été la base de ce que j'ai développé ensuite sur mes différents
ATARI : 1040 STf en 86, MegaSTe4 en 91, Falcon030 en 93 et Hades060 en
96. J'ai toujours les deux derniers ATARI et mon ZX, que je conserve.

Je m'intéresse suite à mon doctorat (2000), à la vision, l'image et
la vidéo, ce qui nécessite de la puissance de calcul, et des outils,
qui m'ont orienté vers les ordinateurs Macintosh, aux débuts de macOS.
Avant cela j'avais découvert Internet dans mon laboratoire en 94, et
ouvert mon site WEB eureka.atari.org en 96, ça fait 25 ans ! C'est
ce qui m'a fait connaître Godefroy de Maupeou, Alain Champagne, Alain
Mangenot, c'est à dire la presse et le commerce autour du monde ATARI
en France. Grâce au WEB, mon activité a été connue à l’international.


- Je suis tombé sur ton site du logiciel Eurêka, dont je t'avouerais ne
pas connaitre. Ce qui m'a surpris en plus des infos sur les logiciels de
graph, c'est le nombre de liens encore actifs pour Atari, bref ma
question est, depuis quand existe ce site ? Y a-t-il toujours plusieurs
visites ? Et quel matos/logiciel utilises-tu pour la création de ton
site internet ?


Justement, mon activité sur Internet remonte au Usenet en 94, c'est à
dire il y a 27 ans. Il n'existait pas beaucoup d'activité autour de
ATARI, et c'est ce qui m'a fait immédiatement connaître. Les outils
étaient presque inexistants, et j'ai donc tout appris par l'exemple,
avec des éditeurs de texte, notamment le HTML. Je continue à maintenir
avec des éditeurs, toujours sous Unix (SunOS puis macOS et GNU/Linux).
Les ordinateurs ATARI que j'avais par ailleurs, n'étaient pas connectés.

J'ai eu tout de même accès dès 96, à la lignée des navigateurs qui
sont apparus sous Unix. D'abord Mosaic, puis Netscape, Mozilla. Et
j'utilise aujourd'hui SeaMonkey. J'ai maintenu depuis une liste de
signets qui m'ont intéressé, et classé à part ceux qui concernent
ATARI, avec le navigateur. Il s'agit ensuite d'exporter les signets
au format HTML. Le fichier des liens est ensuite mis en forme avec
Papyrus sur Mac (le logiciel ATARI), ce qui est la base de ma page
eureka.atari.org/atari.html que je tiens régulièrement à jour.

Lorsque j'ai eu obtenu une liste de liens ATARI assez conséquente,
elle a servi à la constitution du moteur de recherche ATARI. C'est
un moteur de recherche Google, dont la base est formée par les
quelques 800 liens, sachant que je n'en efface aucun. Mais ceux
qui apparaissent dans ma liste sont actifs, et je les renouvelle.

Le logiciel Eurêka 2.12 que je développe depuis 87, était mis à
jour régulièrement pendant 20 ans. Mais depuis 15 ans, faute de
matériel ATARI, il est en suspens. Il faut dire aussi que les
outils actuels de développement, l'ont rendu obsolète. Il faudrait
que je procède à sa réécriture, dans des langages informatiques
qui ont évolués. Mais Eurêka 2.12, qui est un logiciel de maths,
un traceur de courbes 2D et 3D, fonctionne sur toute la gamme ATARI.

Mon site WEB personnel, permet la diffusion de Eurêka 2.12 depuis
25 ans, ainsi que quelques autres logiciels ATARI dont je me suis
occupé (POV-Ray ...). Il est toujours parcouru par une dizaine
de visiteurs par jour. C'est son âge qui fait sa popularité, ainsi
que les nombreux liens vers le monde ATARI, qu'il incorpore.

Je suis toujours fan ATARI, et l'évolution de ce monde m'intéresse !





-depuis 87 qu’Eureka existe !! ouahouu, était-il en vente à l’époque ? Si oui combien y a t il eu d’utilisateur d’Eureka ?


J'ai essayé de faire éditer Eurêka 2.12 auprès de la SCAP société
à St Denis où j'avais acheté mon Falcon030 en 93. Mais l'on m'a
répondu qu'il existait déjà des logiciels comme le mien, et que
ça n'avait pas d'intérêt. Du coup il est devenu un logiciel shareware
qui a été diffusé par PresseImage, et j'ai eu quelques enregistrements.
Mais parce que j'ai connu le WEB a ses débuts, j'ai choisi de diffuser
Eurêka 2.12 sur sa page WEB, les serveurs FTP, et d'en faire une
traduction en anglais. Et alors il a été aussi diffusé sur le WEB
par les anglais, et par Europe Shareware en France. Tout cela
est ancien, mais c'est une époque où j'utilisais quotidiennement
des machines ATARI, y-compris pour mon activité d'enseignement,
en électronique et informatique. Puis en 2003 j'ai acheté un Mac.


-As tu songé à faire un tuto (sur youtube par exemple) pour les néophytes des animations 3d ?


La communauté ATARI est très internationale, et pas exclusivement
francophone. Du coup la question qui se pose est la barrière de la
langue. Alors que les mathématiques sont aussi très universelles.
Donc ce que je pratique sur ma chaîne Youtube, c'est surtout des
vidéos sans commentaire. Le simple fait de montrer ma pratique du
logiciel, peut inciter des gens à en avoir un usage. La documentation
est très brève, en français et en anglais, grâce à l'aide de
Karl Samyn. J'aurais eu besoin de plus d'aide pour la développer ...
Et dans mon cas, le développement prend beaucoup de temps, et ne
rapporte guère. C'est avant tout une passion coûteuse !


-des anecdotes sur Eureka ? Que ce soit la programmation du logiciel ou des utilisateurs ?


Oui grâce à Eurêka 2.12, j'ai fréquenté beaucoup de salons ATARI,
dont le premier en France, à La Défense en 90. J'ai rencontré des
ATARIstes, comme Emmanuel Baranger pour lequel j'ai interfacé
son logiciel EB Model 3 avec le mien, pour l'image de synthèse.
J'ai aussi rencontré Olivier Landemarre et Dominique Béréziat,
qui ont mis au point les bibliothèques OpenGL pour ATARI. Karl
Samyn qui a aidé à la documentation, a aussi mis en place le
FTP belge, qui reste encore aujourd'hui actif, grâce à Martin
Byttebier. Eurêka 2.12 qui était surtout connu de mon entourage
étudiant et personnel jusqu'en 96, s'est beaucoup ouvert depuis.
J'ai aussi connu en Autriche, l'auteur du premier émulateur STonX,
Marinos Yannikos, ce qui fait que Eurêka 2.12 fonctionne partout
en émulation, et spécialement avec ARAnyM pour un calcul performant.
C'est sans parler de EmuTOS ou freeMiNT qui drainent des ATARIstes
actifs, bien que la firme multinationale ait été longtemps muette.


-que penses tu du retour d’atari avec sa nouvelle console VCS ?


La nouvelle console VCS par ATARI me paraît essentielle pour que
les nouvelles générations connaissent cette informatique très en
marge des grands standards professionnels, comme le Mac ou le PC.
En plus ATARI a choisi d'adopter GNU/Linux, ce qui me paraît être
un progrès remarquable, que n'ont osé aucun autre constructeur.
Ça permettra à mon avis, que le plus grand nombre s'en empare,
pour les jeux vidéo et la programmation, comme ça avait déjà été
le cas avec l'ATARI ST. La VCS est avant tout une console ouverte,
mais aussi un ordinateur ATARI, ce qui permet une utilisation
intelligente et créative. La console VCS est emblématique d'une
nouvelle incarnation de la marque, à destination d'un vaste public
pas nécessairement professionnel, et plus jeune que ma génération.


-j’organise la première édition GEMTOS convention le 28/29 mai 2022 (si covid sera plus sage) spécialement dédié à l’atari serait tu intéressais pour venir ? et ainsi nous faire une petite demo d’Eureka ?


Oui, ça serait sympathique. Mais le cinquantenaire est le 27 juin 2022 !




-hormis Eureka, que fais tu de beau avec tes atari en ce moment ?


Mes ordinateurs ATARI sont dans des cartons, préservés. Mais je
m'occupe depuis près de 15 ans du miniPack ARAnyM. ARAnyM est la
machine virtuelle libre ATARI, qui ressemble à ce qu'auraient dû
être les ordinateurs de la marque, si ATARI n'avait pas cessé son
activité en 1996. C'est à dire une machine performante et moderne.
Son développement est très lié au système d'exploitation freeMiNT
et aux ROM qui ont été remplacées par EmuTOS, et qui sont libres.

Le miniPack ARAnyM est une configuration minimale ATARI, qui se
lance sur tous les ordinateurs et systèmes. ARAnyM veut dire qu'il
s'agit d'un logiciel qui se lance sur macOS, Windows, GNU/Linux,
quelle que soit la machine hôte : PC, Mac, PS3, Raspberry Pi etc.
Mon grand espoir est que le miniPack ARAnyM puisse aussi se lancer
sur l'ATARI VCS, ce qui serait une première étape à franchir.

L'avantage du système minimum ATARI que je maintiens, est qu'il
est léger à télécharger, et qu'il se lance "out-of-the-box" en
l'ayant décompacté. Il ne nécessite pas d'installation particulière.
C'est en fait la configuration que j'utilise quotidiennement. Il
découle de ma longue expérience avec les ordinateurs ATARI. C'est
l'une de mes contributions au projet ARAnyM, que je connais depuis
toujours. miniPack permet de vérifier que ARAnyM se lance partout.


-Merci beaucoup pour tes réponses, as tu quelque chose à ajouter ?


Oui. Il faudra penser à fêter le cinquantenaire de ATARI, et à
Nolan Bushnell qui a lancé le commerce du jeu vidéo avec Pong.
C'est une activité qui a largement prospéré, puisqu'avec le
multimédia c'est devenu ce que l'on appelle le neuvième Art !

Commentaires

  1. Une misérable vie, une misérable production, une image pathétique de ce qu'a été l'informatique des années 80-90. Un naufrage... Il y a tant d'autres programmeurs enthousiastes et productifs. C'est dommage d'avoir consacré tant de lignes à du vide.

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